Peut-on sérieusement vouloir davantage de libre-échange et en même temps, affirmer lutter pour la préservation de l’environnement ? En février 1992, des Chefs d’états européens signaient à Maastricht, le traité fondateur de l’Union européenne devenue depuis, conformément à ses traités, la zone de libre-échange la plus ouverte aux importations, puis recommandaient au mois de juin de la même année au Sommet de’ la terre de Rio une meilleure gestion de la planète. Maintenant, 90 000 cargos sillonnent les mers et rejettent 1 milliard de tonnes de CO2 par an. Selon une étude de l’Université de Rostock, les plus gros portes-containers pollueraient autant que l’ensemble du parc automobile mondial. Les particules ultrafines de soufre causeraient chaque année dans l’UE 60 000 morts prématurées (complications de l’asthme, cancers du poumon, maladies cardiovasculaires etc.)
De même, l’OMC affirme que la protection de l’environnement figure parmi ses objectifs fondamentaux mais a supprimé les quotas d’importation textile en 2005. Depuis cette industrie est montée sur la deuxième marche des secteurs les plus polluants, juste derrière l’industrie pétrolière. D’après un rapport publié le 28 novembre 2017 intitulé “A new textiles économe : Redesigning fashion's future”, l’équivalent d’un camion poubelle chargé de textile est incinéré ou jeté chaque seconde. Le gaspillage des vêtements à peine portés avoisinerait 500 milliards de dollars par an et les 500 000 tonnes de microfibres rejetées à la mer chaque année, représenteraient l’équivalent de 50 milliards de bouteilles en plastique.
De nouveaux accords de libre-échange détérioreraient un peu plus l’environnement. Le projet de création entre les USA et l’UE (TTIP ou TAFTA Transatlantic Free Trade Agreement) de la zone de libre-échange la plus importante de l’histoire dont le volume aurait représenté près de la moitié du PIB mondial, a été enterré dès l’accession au pouvoir du président américain Donald Trump en janvier 2017. Mais en septembre, l’UE a appliqué un nouveau traité de libre-échange entre le Canada et l’UE (CETA ou Comprehensive Economie and Trade Agreement), avant sa ratification. Un autre traité de libre-échange, le JEFTA (Japan-EU free trade agreement), a été scellé en décembre et devrait entrer en vigueur début 2019. Un accord de libre-échange (ALE) pourrait également être bientôt conclu entre les pays d’Amérique du Sud (Mercosur) et l’UE.